Ce projet de logements s’inscrit dans le cadre d’une commande « classique » de logement social avec son enveloppe financière restreinte et dont l’effort d’économie ne sera pas tant une ambition politique qu’une contrainte de projet comme une autre, un invariant.
Il s’inscrit dans le cadre de l’environnement « banal » d’un lotissement aux portes de la préfecture vendéenne qui est soumis à une réglementation favorisant l’architecture vernaculaire. Une architecture « acceptable par tous » pourrait-on dire. Ce projet est d’une échelle « modeste ». Il cristallise un désir souvent partagé de nos contemporains : une maison individuelle avec un jardin et un garage, sans mitoyenneté si possible. C’est le produit qu’on nous demande de fabriquer.
En surface, le contexte peut paraître ordinaire, mais il n’en est rien. Ce projet est né de volontés.
C’est d’abord une volonté de la maîtrise d’ouvrage qui souhaite des collaborations avec de jeunes architectes. C’est une volonté de nous faire confiance sur les réponses que nous pourrions apporter à cette commande, mais au départ, sans certitude. C’est une prise de risque que le chargé de programmes a su porter auprès de sa direction, des acteurs locaux, des futurs locataires…
C’est ensuite une volonté qui nous revient. Une volonté de mener un projet intègre, radical et curieux. Intègre parce que nous le souhaitons fidèle à l’idée première du projet : apporter un espace supplémentaire au logement dans le budget imparti. Radical parce qu’il manipule les archétypes de la maison ainsi que les codes vernaculaires locaux en les détournant et en les esthétisant, leur donnant ainsi une autre sonorité. Curieux parce que cette construction porte un intérêt prospectif à des modes de vie, dans un espace non qualifié.
Pour finir, c’est une volonté commune de produire une architecture qui est à l’échelle du quotidien. Où l’extraordinaire n’est qu’un ordinaire revisité. Simplement.
ALI, Dos à Dos - sept logements locatifs sociaux à La Roche-sur-Yon
Detroit architectes, projet livré en 2014
Crédits photographiques : Javier Callejas