Cet ensemble de photographies aborde le sujet de l’exclusion en se concentrant sur les dispositifs architecturaux mis en place dans l’espace public pour empêcher l’installation des sans abris. C’est en s’approchant des seuils qui constituent la limite entre les espaces public et privé, en regardant du côté des entrées d’immeubles et de parkings, sous les porches, en cherchant un endroit qui pourrait être un abri par temps de pluie que l’on remarque la présence de grilles, des plans inclinés, de pics, de plots, de galets… Greffées aux sols, aux murets, ces excroissances se fondent dans le paysage, allant même jusqu’à participer au décor, alors que leur fonction est de repousser les hommes. Une architecture empêcheuse pensée par l’homme, contre d’autres hommes. La pérennité du mobilier architectural scellé dans le béton s’oppose à la précarité des abris de fortune élaborés par les exclus.
Photographies de Sandrine Marc. Paris, 2009-2017