• revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a001.jpg
    LA RUE COMME EXTENSION DE LA VIE DOMESTIQUE – Sans balcon, terrasse ou loggia, les immeubles des logements du quartier manquent des espaces extérieurs privatifs. Les habitants élargissent alors le domaine domestique jusqu’à l’espace public.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a002-1.jpg
    LA RUE COMME EXTENSION DE LA VIE DOMESTIQUE – De façon plus ou moins permanente, ces appropriations transforment le rapport à la rue tant pour les habitants des appartements au rez-de-chaussée que pour les voisins et passants.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a002-2.jpg
    LA RUE COMME EXTENSION DE LA VIE DOMESTIQUE – De façon plus ou moins permanente, ces appropriations transforment le rapport à la rue tant pour les habitants des appartements au rez-de-chaussée que pour les voisins et passants.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a003-1.jpg
    PARKINGS IMPROVISES – Conçu sans vraie réflexion sur la place de la voiture, le quartier de Palma-Palmilla n’a prévu que quelques places de stationnement sur la voie publique. Ces places étant insuffisantes pour la population du quartier, les habitants possédant une voiture sont contraints de trouver d'autres moyens de la garer.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a003-2.jpg
    PARKINGS IMPROVISES – Conçu sans vraie réflexion sur la place de la voiture, le quartier de Palma-Palmilla n’a prévu que quelques places de stationnement sur la voie publique. Ces places étant insuffisantes pour la population du quartier, les habitants possédant une voiture sont contraints de trouver d'autres moyens de la garer.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a004-1.jpg
    PARKINGS IMPROVISES – La plupart des places et des trottoirs sont envahis par les voitures aux différents moments de la journée.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a004-2.jpg
    PARKINGS IMPROVISES – La plupart des places et des trottoirs sont envahis par les voitures aux différents moments de la journée.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a005-1.jpg
    JARDINS PRIVATISES – Sans entretien, les jardins publics autour des immeubles sont devenus des lieux sans usage ni ambition esthétique, où s’accumulent les déchets. À certains endroits, les habitants des rez-de-chaussée se sont appropriés ces jardins, transformant tant l’espace urbain que leur rapport à l’extérieur et, donc, l’expérience des autres résidents.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a005-12jpg.jpg
    JARDINS PRIVATISES – Sans entretien, les jardins publics autour des immeubles sont devenus des lieux sans usage ni ambition esthétique, où s’accumulent les déchets. À certains endroits, les habitants des rez-de-chaussée se sont appropriés ces jardins, transformant tant l’espace urbain que leur rapport à l’extérieur et, donc, l’expérience des autres résidents.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a006-1.jpg
    JARDINS PRIVATISES – Avec des constructions très hétérogènes (de la simple grille au mur en parpaings colorés), ces appropriations modifient le paysage du quartier.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a007-1.jpg
    PROLIFERATION DE COMMERCES – L’absence d’espaces commerciaux a amené certains habitants à fermer le rez-de-chaussée des tours, construites à l’origine sur pilotis, ou à réaménager les logements donnant sur l’espace public, pour intégrer les commerces les plus divers.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a007-2.jpg
    PROLIFERATION DE COMMERCES – L’absence d’espaces commerciaux a amené certains habitants à fermer le rez-de-chaussée des tours, construites à l’origine sur pilotis, ou à réaménager les logements donnant sur l’espace public, pour intégrer les commerces les plus divers.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a008-1.jpg
    PROLIFERATION DE COMMERCES – Ces commerces s’agrandissent et leurs extensions envahissent les places publiques.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a008-2.jpg
    PROLIFERATION DE COMMERCES – Ces commerces s’agrandissent et leurs extensions envahissent les places publiques.
  • revue-sur-mesure-palma-palmilla-appropriation-et-identite_a009.jpg
    TOITURES PARTAGÉS – L’élevage de poules, coqs et colombes est très présent dans la culture d’une partie de la population. Ainsi celle-ci a vu dans les toitures terrasses, originalement non accessibles, un espace disponible pour ses pratiques.
1
LA RUE COMME EXTENSION DE LA VIE DOMESTIQUE – Sans balcon, terrasse ou loggia, les immeubles des logements du quartier manquent des espaces extérieurs privatifs. Les habitants élargissent alors le domaine domestique jusqu’à l’espace public.
Habiter, des désirs au projet

Palma-Palmilla : appropriation et identité

Par petites touches, la ville s'anime. Avec l'accueil de ses nouveaux habitants, le quartier y gagne une identité : des usages spontanés, l'appropriation de l'espace public, des pratiques informelles... il devient un lieu de l'habiter. Plongée dans l'univers coloré de Palma-Palmilla !

Au-delà des manifestations physiques ou fonctionnelles des interactions entre les habitants d’un quartier et leur environnement, quelles peuvent être les conséquences de ces transformations ? Quelle importance revêtent-elles dans la relation de l’individu à la collectivité et de l’individu à son environnement ? Cette série photographique issue de l’étude du quartier de Palma-Palmilla nous apporte quelques réponses.

L’appropriation d’un espace peut être considérée comme un processus dynamique d’interaction d’un individu ou groupe d’individus avec cet espace, une forme relationnelle grâce à laquelle des liens sont établis entre le(s) individu(s) et ledit espace. « Un espace quelconque devient, à partir de cette relation, un lieu, il se charge de signification et il est perçu comme propre pour la personne ou le groupe, s’intégrant comme élément représentatif de l’identité » (Moranta & Urrutia, 2005) qui peut dès lors être individuelle, collective, sociale… Deux voies principales résument ces processus d’appropriations :

  • l’action-transformation, qui modifie la forme, l’aspect ou le fonctionnement du site, de manière pérenne ou temporaire ;
  • l’identification symbolique, qui décrit des processus affectifs, la charge émotionnelle qui s’établit au sein des lieux via des expériences propres ou historiques (Place de la Bastille, Place de la République à Paris…).

Les habitant tentent à la fois de combler certains manques et d’adapter leur quartier à leur manière d’habiter, le transformant en un lieu auquel ils peuvent s’identifier.
Ils jouent ainsi un rôle actif dans la définition de leur habitat.

Ces processus d’appropriation contribuent à la création d’espaces symboliques et au développement d’un sentiment d’appartenance. Ils créent pour les lieux concernés une évidente identité sociale - identifier l’environnement, être identifié par lui, s’identifier à lui. Le concept d’appropriation s’en trouve étroitement lié à celui d’identification, individuelle ou collective, avec un lieu déterminé et il en résulte ainsi que chaque lieu peut se voir identifié d’autant de manières différentes qu’il existe d’individus ou de groupes d’individus.

Lorsque les habitants de Palma-Palmilla, issus de leurs multiples provenances, ont été relocalisés dans ce quartier, ils se sont alors trouvés face à un « non lieu » (Augé, 1992), dans un quartier sans histoire, construit à l’écart de la ville, entourés de parfaits inconnus. À travers leurs interventions, ils tentent à la fois de combler certains manques et d’adapter leur quartier à leur manière d’habiter, en même temps qu’ils créent des liens affectifs à leur environnement, le transformant en un lieu auquel ils peuvent s’identifier. Ils jouent ainsi un rôle actif dans la définition de leur habitat.

Les habitants de Palma-Palmilla réussissent alors à rendre visibles des besoins et des manquements dans la planification urbaine du quartier. Ce faisant, dans cette redéfinition active de leur environnement résidentiel, peut-être inconsciemment, les « Palmilleros » ont exprimé des revendications, le besoin de se sentir représentés dans leur particularités : un acte politique puissant.

Palma-Palmilla est un quartier de Malaga en Espagne composé de sept ensembles de logements sociaux, allant de la maison individuelle aux tours de 15 étages, construits entre 1959 et 1975 pour reloger des familles de provenances très diverses : bidonvilles, habitats troglodytes et quartiers ouvriers en reconstruction.

Bibliographie :
Tomeu Vidal Moranta, Enric Pol Urrutia, La apropiación del espacio: una propuesta teórica para comprender la vinculación entre las personas y los lugares, Anuario de Psicología de la Universitat de Barcelona, 2005, vol. 36, nº 3, p.281-297
Marc Augé, Non lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Le Seuil, 1992